Compagnons de Gaia

La vision de Compagnons de Gaia est de régénérer la nature dans un territoire en y multipliant des oasis de biodiversité. Ces lieux que nous transformons peu à peu deviennent un refuge pour la faune, la flore, et la vie du sol. Et comme leur pérennité dépend de l’homme, ces lieux visent aussi à établir un lien nouveau avec la terre, en abolissant la frontière entre espace sauvage et espace cultivé.

En voici quelques illustrations concrètes.

Mésange charbonnière sortant de son nichoir sur une des parcelles pilote. Il est possible d’attirer et multiplier les espèces et le nombre des oiseaux sur un terrain. Lorsque des insectes ou larves prolifèrent et fragilisent certains arbres, notamment ceux plantés récemment, la mésange les régule en profitant de l’aubaine pour nourrir sa famille.

Noyaux de myrobolans, amandes, pépins, fruits, graines sont cueillies ou achetées puis semés ou plantés dans la garrigue d’une des parcelles et la transformeront peu à peu en garrigue fruitière. Ils pourront être greffés en prélevant des branches dans le verger qui occupe une autre partie de la parcelle. Ils pourront aussi servir de porte greffe dans le verger pour fournir prunes, pistaches, coings, pommes, amandes, nèfles, noisettes…

Cette petite mare, la première de Compagnons de Gaia, rassemble d’innombrables fonctions. Elle abrite des espèces variées comme les grenouilles, libellules, couleuvres, sert d’abreuvoir aux animaux pendant la saison sèche, régule la température, c’est une composante essentielle de la biodiversité. Elle offre aussi à boire aux abeilles, une ruche kenyane est visible au fond.

Les chênes verts existants sont précieusement conservés dans cette friche avant son aménagement en jardin forêt comestible en décembre 2021, car leurs glands sont peu taniques et peuvent donc être rendus digestes par trempage. Un jeune chêne ballote, une variété espagnole de chêne vert et dont les glands sont digestes sans trempage, a été planté à côté.

Le genêt d’Espagne est endémique dans la région de Lunas depuis le moyen-âge. Il servait à l’alimentation des moutons mais surtout à la production textile, grâce à sa fibre. C’est une plante pionnière des espaces sauvages, qui a aussi toute sa place dans une forêt jardin ou un verger: elle est mellifère, produit des fleurs magnifiques et odorantes, et c’est une fabacée, qui enrichit le sol en azote. Semée sous des fruitiers gourmands, elle attire les abeilles qui les fécondent, elle les nourrit en azote, et les tiges font des liens solides bien utiles. La forêt jardin exploite les complémentarités entre espèces végétales et valorise des espèces endémiques. Compagnons de Gaia a aussi expérimenté la récupération des fibres de ce genêt pour évaluer leur intérêt dans de nouvelles filières.